Peur d'avancer.

Cher confident,

Je te dis de foncer, mais au fond, j’ai peur… Peur que ton plus grand désir soit réduit en poussière en un seul instant. J’ai peur de te pousser à faire quelque chose que tu regretteras. Mais qui serais-je, après tout, pour t’en empêcher ? S’il détruit ton rêve, devrais-je m’en vouloir de ne pas l’avoir fait à sa place ? De ne pas avoir empêché ces mots de sortir de ta bouche ? Si tu m’appelles en pleurs, si tu viens chercher mon réconfort… Comment ferais-je pour te réconforter, derrière mon écran d’ordinateur ? J’ai peur de me sentir impuissante, d’être forcée à demeurer assise sur une chaise alors que tu n’auras personne pour te serrer dans ses bras, personne pour t’emmener au cinéma, personne pour te faire comprendre que tu n’es pas seul.
Non, moi, pendant que tu auras le cœur brisé, je serai contrainte à fixer des mots, le regard vide, à chercher quelque chose à t’écrire alors que tu vomiras ton mal.
J’ai peur de te voir triste.