Un court souvenir.

Cher ami,

Te souviens-tu de nos longues discussions sans but, mais toutefois interminables ? De nos innombrables délires ? De nos infinies marches sur cette éternelle rue, celle que nous parcourions de long en large chaque jour avant de nous arrêter dans un parc, parlant encore longtemps autour des balançoires, sans même nous soucier de l’heure, de nos obligations et de nos soucis. Te rappelles-tu du plaisir que nous prenions à graver tout et n’importe quoi sur le mur vert du lieu où nous nous sommes rencontrés ? De l’insouciance dans nos sourires, de la complicité qui nous animait. N’as-tu pas oublié les nombreuses confidences, les promesses, les espoirs ? La proximité qui nous unissait ?...
Souviens-toi de nos soirées entières à marcher là où nous menaient nos pieds, jusqu’à ce que mes parents me ramènent de force à la maison. Les éclats de rire. Les étreintes. Le réconfort que tu m’as apporté.
Nous étions deux. Simplement deux. Un lot de cent personnes attentionnées n’aurait pas suffi à te remplacer. J’imagine que c’est pour cette raison que je fonds encore en larme en entendant parler d’amitié.
Un an et demi après, rien ni personne n’arrive encore à combler ton absence.